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Libération

L'Afrique et le sida : l'horreur sans limite.Comment contenir la propagation de la maladie? La XIe Conférence internationale tente de répondre à l'impossible.

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publié le 13 septembre 1999 à 0h30

Lusaka envoyé spécial

On les attendait. De Fidel Castro au président de l'Afrique du Sud, ils étaient annoncés. Aucun chef d'Etat n'est finalement venu, hier, à Lusaka (Zambie), pour la cérémonie d'ouverture de la XIe Conférence internationale sur le sida en Afrique. Aucun représentant, ni même le moindre ministre de la Santé d'un pays occidental (1) n'a fait le déplacement. Même le président zambien a jugé bon, au dernier moment, de ne pas s'y rendre. Des absences absolument inédites, qui ont renforcé un peu plus l'impression catastrophique qui prime aujourd'hui sur le front du sida en Afrique.

«Avant, on rêvait.» Jamais la situation n'a été aussi terrible sur ce continent: deux millions de morts par an dus au VIH ­ beaucoup plus que le paludisme ­, et parmi les pays les plus touchés au monde, 21 sont africains. Dans l'Afrique australe, la situation est déclarée hors contrôle. Et la situation ne cesse d'empirer. Au point que la Banque mondiale s'est enfin décidée à réagir, en qualifiant le sida de «catastrophe mondiale de développement».

«Avant, on rêvait», disait hier un congressiste. Il y a deux ans, au dernier congrès africain qui se tenait à Abidjan (Côte-d'Ivoire), les participants avaient ainsi travaillé sur l'arrivée de traitement pour les malades africains. La France avait alors lancé le projet de création d'un fonds de solidarité thérapeutique international; aujourd'hui, on n'en parle plus, ou si peu. Il y a quatre ans, lors du congrès à Kampala (Ouganda), les congres