Les dernières débâcles électorales du Parti social-démocrate, la
majorité absolue conquise par les chrétiens-démocrates en Thuringe et l'effondrement en Rhénanie du Nord-Westphalie ce dimanche, ont délié les langues au SPD. Johano Strasser, 60 ans, membre de la Commission des valeurs fondamentales du parti, ne retient plus ses critiques contre Schröder. Cette commission de douze membres du parti doit présenter ce mercredi à Berlin un texte qui va dans un sens très différent du manifeste libéral «Blair-Schröder».
Où s'est envolé le «nouveau centre» que Schröder prétendait conquérir il y a un an?
Cette focalisation sur le «nouveau centre» s'est révélée catastrophique. Les enquêtes sociologiques montrent en effet que ce qu'on appelle «nouveau centre», des couches salariées ou indépendantes peu liées à un parti politique et plutôt ouvertes à la modernisation, ne représente jamais plus de 28% de la population. Viser ce groupe, comme l'a fait Gerhard Schröder, cela peut marcher si l'on conserve en même temps les électeurs traditionnels du SPD. Mais ce n'est pas le cas: aux dernières élections, la plupart se sont abstenus, les autres ont voté pour les chrétiens-démocrates ou, à l'est, pour le PDS (ex-communistes de RDA).
La victoire de Schröder aux législatives l'an dernier n'aurait été qu'un accident?
Le problème est que nous avions promis durant cette campagne de mener de front «innovation» et «justice sociale». Cette double promesse a doublement déçu: pour certains, la modernisation