Strasbourg (UE), de notre envoyé spécial.
La Commission européenne présidée par l'Italien Romano Prodi va obtenir, aujourd'hui à midi, la confiance du Parlement de Strasbourg. Et sauf surprise de dernière minute, elle devrait être massive. Ainsi prendra fin la tourmente qui a emporté Jacques Santer et son équipe un an tout juste après sa naissance: c'est, en effet, en septembre 1998 que Libération révélait qu'Edith Cresson, commissaire française à la Recherche et à l'Education, avait fourni des emplois parfois totalement fictifs au sein de la Commission à plusieurs de ses proches. A partir de là, les médias ont multiplié les enquêtes sur certaines mauvaises habitudes bruxelloises, du népotisme à la fraude en passant par la mauvaise gestion. Le 15 mars, le premier rapport du comité des experts indépendants, cinq personnalités désignées de conserve par la Commission et le Parlement, confirmait la plupart des accusations portées contre l'exécutif européen, ce qui entraînait, dans la foulée, sa démission.
L'ancien président du Conseil italien et son équipe de dix-neuf commissaires devront maintenant s'atteler à soigner le «traumatisme institutionnel» vécu par l'Union européenne, comme l'a justement qualifié le député libéral britannique Nicholas Clegg au cours du débat d'investiture qui a eu lieu hier à Strasbourg. Même si Prodi a appelé à un «nouveau départ», on peut se demander si l'Europarlement n'est pas tenté par une «kennethstarisation de son fonctionnement», selon le mot de