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Libération

Moscou brandit la «piste tchetchène». Après les attentats, le Kremlin accentue la pression sur Grozny.

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publié le 15 septembre 1999 à 0h42

Moscou, de notre correspondante.

La Russie se remettait difficilement hier du choc de l'explosion de lundi. Selon un bilan définitif, 118 personnes ont péri dans l'attentat le plus sanglant jamais perpétré à Moscou. La police faisait état de progrès dans l'enquête, mais la population, toujours sceptique face aux dires du pouvoir, se laissait gagner par la psychose. Avec une célérité inhabituelle, les services de sécurité ont annoncé l'interpellation de deux personnes. L'une est le propriétaire du magasin de meubles installé au bas de l'immeuble visé, qui avait loué un local en sous-sol où étaient stockés les explosifs. L'autre travaillait dans ce magasin. Tous deux étaient interrogés pour connaître leurs liens avec les locataires. Les enquêteurs ont aussi diffusé les photos de deux suspects. L'un aurait été vu «transportant quelque chose» dans le fameux local en sous-sol. L'autre est le suspect numéro 1, un homme «d'origine caucasienne». Dès hier matin, son portrait-robot avait été affiché sur les portes des immeubles de la capitale.

Mis en cause pour n'avoir pas su prévenir la vague d'attentats, le pouvoir semble vouloir frapper vite et fort. Après les quatre attentats qui se sont succédé depuis le 31 août ­ trois à Moscou et un au Daguestan, dans le Caucase russe ­ , il entend montrer qu'il a la situation bien en main, ce dont doutent apparemment une grande partie de Moscovites.

Les enquêteurs présentent la «piste tchétchène» comme une évidence. Lundi soir, le ministre de l'I