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Libération

Timor oriental: «Ils veulent tout vider""». La situation des réfugiés qui fuient les milices anti-indépendantistes est désespérée.

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publié le 15 septembre 1999 à 0h42

Djakarta, envoyé spécial.

«Je m'attendais à des attaques ciblées, à des déplacements de population, mais jamais à un tel drame humain, jamais à une telle anarchie», indique Toni Pfaner, le représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Djakarta. Selon plusieurs organisations internationales d'assistance à Djakarta, la situation humanitaire au Timor oriental dépasse en gravité toutes les évaluations de ces derniers jours et n'est pas sans rappeler le début du régime khmer rouge au milieu des années 70. «Ils veulent tout vider. Ensuite la force de maintien de la paix gardera le rocher», ironise l'un d'eux, requérant l'anonymat et qui garde contact par téléphone satellite avec certains réfugiés dans les montagnes. Ces humanitaires insistent sur le fait que ce sont des centaines de milliers de Timorais qui fuient la campagne de violence orchestrée par l'armée indonésienne au travers des miliciens anti-indépendantistes. «A peu près toute la population du Timor-Est (900000 habitants) est en mouvement. Les villes sont détruites. Il ne reste que les petits villages qui ne semblent pas avoir encore été atteints par les milices», indique une autre source humanitaire.

Selon les chiffres officiels fournis par l'armée indonésienne, 140000 Est-Timorais ont été déplacés au Timor occidental et 85000 non-Timorais (immigrants javanais ou venant des Célèbes) résidant au Timor oriental sont partis vers les Célèbes, Java ou l'Irian Jaya. Aucun chiffre précis n'est disponible pour