Abdelkader Hachani, l'un des trois principaux dirigeants du Front islamique du salut, avait pris la direction de ce mouvement après l'arrestation, en 1991, de son président, Abassi Madani, et de son numéro deux, Ali Benhadj. Considéré comme le plus «politique» et le plus pragmatique des chefs islamistes, c'est Hachani qui mena le FIS à la victoire aux élections législatives de décembre 1991, avant d'être arrêté à son tour en janvier 1992, juste après l'annulation de ce scrutin. Détenu pendant cinq ans et libéré en juillet 1997, cet ingénieur en pétrochimie, âgé de 43 ans, vit aujourd'hui à Alger. Alors que les divergences entre les leaders du FIS, toujours interdit en Algérie, semblent se multiplier, Abdelkader Hachani exprime ici sa position sur le référendum.
Que pensez-vous du référendum organisé par le président Bouteflika?
Sur le principe, nous souhaitons que la violence soit évacuée du pays de manière globale et définitive. Pour nous, la paix est une option stratégique, non tactique. Mais la démarche de monsieur Bouteflika a pour caractère prépondérant l'ambiguïté. Il pose comme question: «Etes-vous pour ou contre ma politique?» Nous craignons que cette manière de procéder serve à lui donner un alibi pour le déclenchement d'une action répressive plus forte encore que celle qui a eu lieu jusqu'à présent. C'est ma hantise. Sinon comment expliquer qu'une loi, prétendant être là pour ramener la paix, soit limitée dans le temps et ne s'applique que jusqu'au 13 janvier 2000? Chaque jour, nous entendons des menaces plus fortes de monsieur Bout