Pour la sixième fois en quatre ans, 17,5 millions d'Algériens sont
appelés aujourd'hui aux urnes, pour un référendum sur la paix. Ils n'auront à répondre qu'à une question: «Etes-vous pour ou contre la démarche générale du président de la République visant à la réalisation de la paix et de la concorde civile?» La loi sur la «concorde civile» qui a déjà été approuvée par le Parlement a conduit à la libération de 2 300 «combattants» islamistes de l'AIS (Armée islamique du salut), le bras armé du FIS, et prévoit une amnistie pour tous les terroristes non coupables de crimes de sang ou de viols. Les autorités espèrent que la perspective de cette amnistie accélère le mouvement des repentis. La loi donne en outre six mois aux islamistes armés pour se rendre, en leur garantissant qu'ils ne seraient pas condamnés à la peine de mort, quels que soient leurs crimes. «Mais je jure devant Dieu qu'après le 13 janvier, le glaive que je brandirai sera plus tranchant que celui de Hajjaj (Ben Youssef, qui mata aux VIIIe siècle une révolte contre la dynastie des Omeyades, ndlr)», a affirmé Abdelaziz Bouteflika, hier au cours d'un meeting.
Ce référendum, où seuls les partisans du oui ont été autorisés à faire campagne, ressemble plus à un plébiscite qu'à une consultation démocratique. En effet, son résultat ne fait guère de doute, compte tenu de l'aspiration des Algériens à la paix et du libellé de la question. Aux yeux de tous les observateurs, le chef de l'Etat entend avant tout trouver dan