Pour la seconde journée consécutive, Djakarta a été en proie hier
aux manifestations, l'une devant la mission des Nations unies où la police a ouvert le feu, l'autre organisée par les étudiants devant le Parlement où de violents affrontements les ont opposés aux forces de l'ordre. «De nombreux coups de feu ont été tirés», a déclaré un témoin étranger travaillant pour l'ONU. «Les manifestants portaient des banderoles demandant l'arrêt du génocide à Aceh et au Timor oriental», a-t-il ajouté. Devant le Parlement, les étudiants protestaient contre un projet de loi très controversé sur la sécurité, en cours d'examen par les députés. Sur leurs banderoles, on pouvait lire «Attention à la menace militaire» et «la loi sur la sécurité d'Etat prépare un coup d'Etat militaire». Par ailleurs, Djakarta s'est félicité hier de la nomination de l'Australie à la tête de la future force internationale de paix au Timor oriental. «L'Indonésie se félicite de cette décision car l'Indonésie n'est l'ennemie d'aucun pays», a déclaré le ministre indonésien de l'Information, Yunus Yosfiah. Après avoir mis à feu et à sang le Timor oriental, les milices pro-indonésiennes sont en train d'évacuer la capitale Dili au moment même ou la première vague de la force internationale est sur le point d'arriver pour leur faire face. «Nous avons constaté depuis plusieurs jours un flux continu de circulation de camions chargés de marchandises en direction de l'ouest», a déclaré Colin Stewart, l'un des 12 membres de la