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Libération
Analyse

L'écrasante défaite des extrémismes. Le Président va devoir passer aux actes pour ne pas décevoir les Algériens.

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publié le 18 septembre 1999 à 0h45

Abdelaziz Bouteflika voulait utiliser la volonté de «concorde» des

Algériens pour se légitimer. Sans surprise, il y a réussi, la paix étant le mot d'ordre de loin le plus mobilisateur dans son pays. Mais ce référendum n'a pas marqué seulement la victoire d'un président soucieux de faire oublier les conditions d'une élection contestée et un score qui frôle parfois le «trop» pour être entièrement crédible. Le oui massif qu'il a obtenu marque avant tout une écrasante défaite des extrémismes. Priorité. Des années durant, tout discours sur la paix a été présenté comme une «reddition» face aux islamistes. L'idée que les Algériens puissent aspirer à se réconcilier a été niée avec une virulence sans précédent. Pourtant, dès que l'occasion lui en a été fournie, la population a montré que le retour à la paix était bien sa priorité. Après sept ans de violence aveugle, barbare, et pas toujours identifiée, elle a clamé haut et fort son ras-le-bol d'une guerre fratricide qui a fait plus de 100000 victimes. Un désir que les femmes, en larmes, exprimaient déjà dans les cimetières au plus fort des affrontements au cours des années 1994-1997 en souhaitant que leur enfant, leur mari, leur frère mort soit «au moins le dernier».

Leçon principale. Même la Kabylie, qu'on a toujours voulu présenter comme hostile à toute réconciliation, a voté «pour la paix» avec, il est vrai, un taux de participation de seulement 40%, nettement inférieur à la moyenne nationale. Cette immense aspiration des Algériens