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Libération

Opération séduction de Castro. Le leader cubain semble lâcher du lest sur la dissidence.

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publié le 18 septembre 1999 à 0h45

Miami, de notre correspondant.

«Libérez la bande des quatre!» C'est le message qui siffle aux oreilles de Fidel Castro depuis que la justice cubaine, au début de l'année, a condamné à de lourdes peines quatre dissidents coupables de prôner l'instauration de la démocratie dans leur pays. Le Comandante est resté sourd à tous les appels, même à celui du pape, et quitte à se brouiller avec le Premier ministre du Canada, jusqu'alors son plus précieux allié dans son bras de fer avec les Etats-Unis. Mais l'entêtement légendaire du président cubain paraît fléchir, et des «signaux» annoncent une phase de relative tolérance envers l'opposition interne, prémices d'une probable mesure de clémence.

Le dernier date du 28 août, avec l'ouverture d'une «école de désobéissance civique» dans la capitale, dont les «enseignants» préconisent les préceptes de non-violence façon Gandhi. En juin, les autorités avaient déjà laissé se dérouler, dans une résidence privée, un jeûne collectif de quarante jours auquel ont participé à tour de rôle des centaines de personnes, pour célébrer le 40e anniversaire du pouvoir castriste. Samedi dernier, on a enfin appris que Marta Beatriz Roque, 54 ans, du groupe des quatre, cessait la grève de la faim entamée en juin pour exiger la révision de son procès. La veille encore, selon sa famille, des policiers l'avaient menacée de la laisser mourir à l'hôpital sans intervenir. Puis la bonne nouvelle est tombée: les tribunaux rouvriront bientôt le dossier. Marta Beatriz