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Libération

Kosovo: les adieux en fanfare de l'UCKA minuit hier soir, l'organisation a officiellement cessé d'exister.

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publié le 20 septembre 1999 à 0h47

Pristina envoyé spécial

En tête du cortège, derrière étendard et fanfare, marchent les commandants rebelles. Rien de bien martial dans leur attitude. Les chefs de guerre n'ont visiblement pas le goût de l'apparat militaire qu'affectionnent les armées régulières en temps de paix. Ils déambulent d'un pas gauche, dissipés par de fréquents bavardages avec leurs voisins, puis trottent pour rattraper leur retard. Ambiance manif de 1er Mai.

Bande de copains. Sortie d'une longue clandestinité, la direction de l'Armée de libération du Kosovo apparaît enfin au grand jour pour ce qu'elle fut à l'origine: une bande de copains en uniforme. Tensions ou ambitions ont certes commencé leur oeuvre d'érosion, mais la parade de samedi était celle de l'euphorie. Tous avaient tenu à ce que le défilé, point d'orgue de leur victoire, démarre devant les arches de béton du restaurant universitaire, sur le campus de Pristina, où, en 1992, ces jeunes étudiants albanais rêvant d'indépendance et nourris de hachis indigestes ont fondé l'UCK. Dans les rangs des combattants, regroupés par «zones opératives», leurs régions militaires, les faces se font plus graves. Sous les hourras d'une foule nombreuse, les soldats ne savent s'ils doivent se réjouir des ovations ou afficher leurs soucis. Fiers de leur combats passés, ils ne sont pas moins inquiets pour leur avenir. Ce défilé est leur première parade. Il marque également leur dernière apparition publique sous l'uniforme de l'armée rebelle. A minuit, hier soir,