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Libération

Les Nations unies se cherchent une raison d'être. La 54e Assemblée générale s'ouvre aujourd'hui à New York.

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publié le 20 septembre 1999 à 0h47

New York de notre correspondant

«Certes, l'ONU débarque à Timor. Mais à quel prix? Le secrétaire général a dû s'éreinter jour et nuit pendant des semaines pour arriver à convaincre tout le monde qu'il était urgent de déployer une force internationale. Surtout, on a l'impression d'arriver après la bataille. Alors que le mal a déjà été fait et qu'il ne reste plus qu'à compter les victimes.»

Malaise palpable. Recueillie le jour même où le Conseil de sécurité avalisait l'envoi de troupes dans l'ancienne colonie indonésienne, cette analyse d'un délégué occidental aux Nations unies traduit le malaise qui prévaut ces jours-ci dans l'immeuble de verre de New York. A l'heure de l'ouverture de la 54e Assemblée générale, la dernière du siècle, la crise timoraise a ainsi révélé les carences et les faiblesses de l'ONU d'aujourd'hui, mais aussi l'absolue nécessité d'une forte organisation internationale pour l'avenir. Au point que de nombreuses voix s'élèvent pour demander à quoi sert l'organisation. Ou du moins, si elle a encore les moyens de remplir son rôle de paix et de sécurité dans le monde.

L'année 1999 n'aura pas été un grand cru pour les Nations unies. Alors que la guerre éclatait en Europe entre Milosevic et les puissances occidentales, l'organisation internationale était aux abonnés absents. Convaincus de l'importance d'une action rapide contre le leader serbe, les Etats-Unis n'ont ainsi pas même consulté Kofi Annan ou attendu une quelconque résolution du Conseil de sécurité pou