New York, de notre correspondant.
C'est en lançant un appel à une «nouvelle réflexion» sur le rôle des Nations unies pour le prochain millénaire que Kofi Annan a inauguré hier la 54e session de l'assemblée générale de l'ONU. Dans un discours vigoureux, reconnaissant les difficultés de l'organisation à tenir son rôle de maintien de la paix dans un monde «transformé par les changements géopolitiques, économiques, technologiques et environnementaux», le secrétaire général a ainsi estimé qu'il fallait désormais réfléchir «à la manière dont les Nations unies peuvent répondre aux crises politiques ["] et humanitaires qui touchent la planète ["], aux moyens employés par la communauté internationale dans une situation de besoin, à notre volonté d'agir dans certaines régions en conflit, alors que nous nous contentons de palliatifs humanitaires dans d'autres».
Humanitaire. Sans complaisance, Kofi Annan a ainsi évoqué les dossiers les plus délicats rencontrés par l'ONU durant les dernières années. Soulignant le «défi» posé par la crise au Timor oriental, n'omettant pas «les conséquences de l'inaction» face au génocide au Rwanda, il est également revenu sur le camouflet subi par les Nations unies en mai, alors que l'Organisation avait été tenue à l'écart par Washington de la campagne de bombardements sur le Kosovo. «Nous sommes face au dilemme de ce que l'on a appelé "l'intervention humanitaire», a-t-il lancé, «d'un côté, on peut se poser la question de la légitimité d'u