Le meilleur des mondes sera transgénique. Malgré un débat agité autour des plantes génétiquement modifiées, ces fameux OGM ou «Frankenstein Food», les plus grandes multinationales de l'agrochimie conservent tous leurs espoirs au fond des éprouvettes. Elles sont une poignée (dix) pour qui la révolution du troisième millénaire est déjà en marche: Monsanto (lire page 4), Novartis, AgrAvo, DuPont, Rhône Poulenc, BASF ou encore Astra-Zenecca, Bayer, Dow Agrosciences, American Home Products. Toutes américaines ou européennes. Depuis plus de vingt ans, ces conquistadores des cultures transgéniques parient, à coups de milliards de dollars, sur l'irruption massive des produits génétiquement modifiés. Jackpot. Jusqu'ici, ces multinationales de l'agrochimie, spécialistes des plantes, se partageaient 80% du marché mondial des engrais et des pesticides d'un poids de 30 milliards de dollars par an. Elles ont rapidement pris conscience que leurs recherches génétiques pouvaient offrir des débouchés gigantesques. Mais pourquoi alors laisser les retombées commerciales aux semenciers? «Les agrochimistes ont vite compris que la valorisation des OGM passait par l'intégration industrielle des semenciers», explique Pierre-Benoît Joly, économiste à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). Peu à peu, ils ont donc pris le contrôle des vendeurs de semences. Et verrouillé la filière.
Pour les industriels de l'agrochimie, c'est le jackpot: ils continuent de vendre leur herbicides, tout en