Dili, envoyé spécial.
Un cadavre gît, à demi immergé dans la fange d'un des égouts à ciel ouvert qui draînent les eaux sales vers la mer. Le thorax enfoncé, un pied manquant, il est là depuis deux bonnes semaines. «Il avait une vingtaine d'années. Les miliciens l'ont arrêté, accusé d'être un indépendantiste, puis l'ont tué à coups de machette», raconte un habitant du quartier qui a échappé à la folie meurtrière qui s'est abattue sur la ville en restant terré chez lui. Hier à Dili, les quelque 2 000 soldats de la force internationale pour le Timor oriental (Interfet) qui ont débarqué, ont découvert une ville martyrisée, presque entièrement détruite et pratiquement déserte. Le pont aérien reliant Darwin, en Australie, à l'aéroport de Dili, a amené une première vague de soldats essentiellement australiens, britanniques et néo-zélandais. Ceux-ci ont établi une tête de pont à l'aéroport, ont posté des gardes autour des bâtiments de la mission des Nations unies pour le Timor oriental (Unamet), et du consulat australien. Les neufs navires de l'Interfet, partis samedi de Darwin, qui étaient visibles, hier au large de Dili, devaient débarquer aujourd'hui troupes et matériel supplémentaires. Fuite. «Nous n'avons rencontré aucune résistance pour l'instant», s'est félicité, hier en fin de journée, le général australien, commandant de l'Interfet, Peter Cosgrove. Seuls quelques convois de véhicules de transport de troupes internationaux, escortés par des soldats indonésiens, se sont ave