Berlin, de notre correspondante.
Un an de gouvernement n'a pas seulement éreinté les sociaux-démocrates allemands: leur petit allié vert, les jadis si rebelles et aventureux Grünen, sort de chaque test électoral couvert de nouveaux pansements. Aux élections régionales de Saxe, ce dimanche, ils ont encaissé leur septième reculade consécutive depuis les législatives de septembre 1998: 2,6%, seulement, des suffrages. Le score était attendu puisque les Verts n'ont jamais vraiment réussi à s'implanter dans l'ex-RDA, mais il aggrave une suite déjà douloureuse de défaites: arrivés essoufflés au gouvernement, avec 6,7% des voix aux législatives de septembre 1998, ils sont tombés à 3,2% dans le Land de Sarre, début septembre. La dégringolade est assez forte et durable pour qu'à nouveau se pose la question en Allemagne: nés des mouvements écolo, féministes et pacifistes d'après-68, les Grünen ont-ils encore un avenir?
Avaler des couleuvres. «Si nous n'inversons pas la tendance, c'est notre existence même qui est menacée», a reconnu hier Joschka Fischer, ministre des Affaires étrangères et grand manitou officieux du parti. L'heure de vérité, a-t-il expliqué, sonnera aux prochaines élections régionales au Schleswig-Holstein, en février, et surtout en Rhénanie-du-Nord-Westphalie en mai, deux Länder de l'Ouest où le parti est bien implanté. Un effondrement dans ces deux Länder risquerait de poser la question même de la participation au gouvernement. Très attaché à son poste de ministre, Jos