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Libération

Hashim Thaçi, fédérateur de l'UCK. Il a obtenu la création d'un «Corps de protection du Kosovo».

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publié le 22 septembre 1999 à 0h49

Pristina, envoyé spécial.

Privilège de l'âge, Hashim Thaçi se porte comme un charme. Une pleine nuit de laborieux marchandages suivi d'une soirée arrosée, pour dignement fêter les succès remportés à la table des négociations, n'ont guère entamé son dynamisme. Bien au contraire, ayant mené à bien la transformation de l'Armée de libération du Kosovo et annoncé, dans la foulée, la création d'un nouveau parti politique dont il prendra la tête, le dirigeant indépendantiste semble presque soulagé. Les choix étaient difficiles. Leurs conséquences lourdes de menaces pour l'unité de son mouvement. Mais dans le bras de fer engagé au cours des derniers jours avec les représentants de la communauté internationale, Hashim Thaçi s'est posé en véritable fédérateur de l'UCK et, pour toute sa jeunesse, révélé comme un habile négociateur. A l'arraché, il a obtenu tant de Bernard Kouchner, administrateur des Nations unies au Kosovo (Minuk), que du général Michael Jackson, commandant de la force de sécurité internationale (Kfor), des concessions de dernière minute pour approuver la création du «Corps de protection du Kosovo». Le nom même de cette structure, certes civile mais fortement hiérarchisée, a été l'enjeu d'âpres discussions, les Occidentaux se montrant extrêmement réticents à accepter le terme de «protection» qui, en anglais comme en albanais, suggère plus qu'en français, une force militaire. Bataille de symboles, certes, mais qui revêt son importance quand la direction de l'UCK a touj