Menu
Libération

Le virage sécuritaire de la gauche italienne. Le gouvernement préoccupé par l'«urgence criminalité».

Article réservé aux abonnés
publié le 23 septembre 1999 à 0h50

Rome, de notre correspondant.

Quelques règlements de comptes sanglants à Brescia et Naples, des condamnés en liberté conditionnelle qui récidivent, des sondages qui placent la sécurité au centre des préoccupations des Italiens: il n'en fallait pas plus au gouvernement de Massimo D'Alema pour qu'il fasse de «l'urgence criminalité» l'une de ses priorités et engage la gauche italienne dans un tournant sécuritaire: «Nous comprenons les raisons de l'alarme», a-t-il confié mardi, à l'issue d'un séminaire consacré à la relance de l'action gouvernementale, annonçant que 500 milliards de lires (1,7 milliard de francs) allaient être débloqués pour les forces de l'ordre. Six mille agents seront recrutés. Parallèlement, une série de mesures sera prochainement adoptée, à commencer par l'utilisation, à titre expérimental, de bracelets électroniques pour surveiller à distance les détenus en semi-liberté. Les experts du ministère de l'Intérieur et de la Justice étudient, eux, le moyen de rendre les peines plus effectives, c'est-à-dire de limiter les solutions de rechange à la prison. Massimo D'Alema réunira lundi prochain tous les préfets et les hauts responsables de la police et des carabiniers pour détailler sa stratégie anticrime. Une consultation inédite et spectaculaire qui illustre la tentative de la gauche de reprendre à son compte une question longtemps ignorée et redécouverte avec une étonnante fermeté.

«Il faut une poigne de fer contre la criminalité», indiquait le 10 septembre Wal