Dili, envoyé spécial.
Contrainte de battre en retraite par l'arrivée de la Force internationale, l'armée indonésienne digère mal la défaite. Un journaliste du Financial Times, Sander Thoenes, a payé de sa vie, mardi soir, la colère de la soldatesque humiliée. Le correspondant était parti en moto, mardi en fin d'après-midi, avec un chauffeur timorais vers Becora, dans la banlieue de Dili. Choqué et contusionné, le conducteur de la moto est rentré le soir même pour relater leur mésaventure. Il a déclaré avoir pris peur à la vue d'un barrage de soldats indonésiens à l'allure menaçante, et négocié un demi-tour précipité. Les militaires ont alors entamé la poursuite et ouvert le feu. Apparemment touchée, la moto s'est couchée, précipitant les deux passagers sur le macadam. Le conducteur dit s'être enfui dans la forêt. Un dernier regard en arrière lui a permis de constater que Sander Thoenes gisait, apparemment inanimé. Hier matin, le corps du journaliste a été découvert à 100 m de la route, à la lisière d'une forêt. La moitié de son visage manquait, sans doute dévorée par un animal. Couché sur le ventre, il ne portait pas de trace de balles apparentes. Les soldats de la force internationale (Interfet) ont beaucoup tardé à se rendre sur les lieux qui étaient déjà cernés par des soldats indonésiens à la mine peu engageante.
Un second incident grave est survenu mardi soir, qui vient confirmer l'attitude de plus en plus menaçante de l'armée indonésienne vis-à-vis des étrangers. Les Au