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Libération

La grande peur de l'hiver.A l'approche du froid, les pénuries d'énergie font craindre le pire. A l'approche du froid, d'énergie font craindre

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publié le 27 septembre 1999 à 0h41

Belgrade correspondance

Les rues des quartiers périphériques de Belgrade, faits de petites maisons donnant sur des cours, retentissent du bruit monotone des scies électriques découpant le bois de chauffe. En ce début d'automne, malgré des températures de 25 degrés et plus, chacun n'a plus qu'une seule préoccupation: passer l'hiver sans trop souffrir du froid. Car le déficit énergétique du pays, conséquence des destructions dues aux bombardements de l'Otan et des sanctions internationales, fait craindre le pire.

Poêle de grand-mère. Toutes les conversations tournent autour des pénuries d'électricité, déjà récurrentes dans certaines banlieues. Ainsi jeudi, la radio indépendante Index, populaire parmi les jeunes, a invité un conservateur du musée d'Ethnologie de Belgrade qui, très pince-sans-rire, a expliqué aux citadins comment leurs ancêtres ruraux s'éclairaient, se chauffaient et conservaient la nourriture sans tous ces appareils qui doivent leur existence à la fée électricité. Ceux qui l'ignoraient ont pu apprendre que la terre constituait le meilleur isolant et que la viande cuite arrosée de graisse pouvait passer l'hiver dans un pot en terre enfoui dans le jardin. Ils ont aussi appris que leurs ancêtres s'éclairaient jusqu'au XVIIe siècle avec des formes très primitives de lampe à huile et que le frottement de deux silex valait bien une allumette.

Plaisanterie mise à part, le poêle de grand-mère, le Smederevac, qui chauffe et fait la popote, au bois et au charbon, est devenu