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Libération

Taiwan accuse la Chine de tirer profit du séisme. Pékin cherche à imposer sa tutelle sur l'aide humanitaire et provoque des retards.

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publié le 27 septembre 1999 à 0h53

Taipei de notre envoyée spéciale

«L'enfant violé par la"mère patrie.» Le titre au vitriol de l'éditorial du Taipeh Times, hier, montre que les relations entre Taiwan et Pékin ne se sont guère améliorées malgré le terrible séisme qui a frappé mardi la «province rebelle». A l'instar du gouvernement, les médias taïwanais étaient unanimes, ce week-end, à accuser la Chine d'exploiter le malheur des Taïwanais et de saisir chaque occasion pour affirmer sa souveraineté sur l'île et en politisant de façon «révoltante» la tragédie. «Leurs mots comme leurs actes violent les principes humanitaires universels ["] Ils méritent d'être condamnés par la communauté internationale», a déclaré vendredi le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Jason Hu, après que son gouvernement a décliné l'offre d'aide chinoise.

Peu après le séisme, la Chine, qui revendique l'île et veut la réunifier au continent, au besoin par la force, a fait pression sur les pays étrangers pour qu'ils lui demandent son feu vert avant de dépêcher de l'aide à Taiwan. Faute d'avoir obtenu de Pékin l'autorisation de survoler l'île, l'arrivée des équipes russes a ainsi été retardée de douze heures. Ce que la presse taïwanaise s'est empressée de dénoncer.

L'ONU a dû aussi consulter Pékin avant d'envoyer une équipe sur place. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a lui-même soigneusement évité le faux pas à l'égard de Pékin, en adressant ses condoléances à la population de «la province taïwanaise de Chine». Une formulati