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Libération
Reportage

Vision de ruines au Timor«Pas la moindre âme qui vive», contaste une ONG.

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publié le 27 septembre 1999 à 0h41

Dili, Dare envoyé spécial

Une semaine après l'arrivée de la force internationale au Timor oriental (Interfet), les Nations unies et les organisations non gouvernementales commencent à prendre toute la mesure de la catastrophe humanitaire qui les attend. «Pendant plus de cinq heures de survol en hélicoptère dans tout l'est du territoire, a expliqué ce week-end l'un des responsables de l'ONG américaine World Vision, je n'ai vu que des villes détruites, des villages rasés ou encore en train de brûler. Pas le moindre véhicule en vue, pas la moindre âme qui vive. La population, qui, espérons-le, reste cachée dans les montagnes, paraissait avoir disparu. Ce spectacle de ruines nous a profondément choqué, car ces destructions nous ont paru être systématiques et planifiées.»

Bétail abattu. Un convoi de la mission de l'ONU au Timor oriental (Unamet) escorté par des soldats britanniques et australiens a pu se rendre hier de Dili à Manatuto ainsi qu'à Baucau, la deuxième ville du pays. Manatuto est totalement réduit en cendres. Les assaillants, miliciens ou militaires indonésiens, n'ont rien laissé au hasard. Même le bétail a été abattu et le riz dans les entrepôts brûlé. Baucau fait, en revanche, partie des lieux miraculeusement épargnés. Seule une petite partie de la cité a été rasée. Les bonnes relations entre le commandant militaire indonésien local et l'évêque de Baucau, Mgr Nasciemento, y sont pour beaucoup. Après que ce dernier eut intercédé, le commandant a promis d'épargner les