Pour la seconde fois en six mois, l'armée gouvernementale tente de
déloger le mouvement rebelle de Jonas Savimbi de son fief du haut plateau central de l'Angola. Depuis une semaine, des combats font rage sur les routes menant à Bailundo, à 600 km de la capitale côtière, Luanda.
A la suite d'intenses bombardements aériens qui, selon l'Unita (l'Union pour l'indépendance totale de l'Angola), auraient tué «des centaines de civils» et réduit à l'état de ruines ce qui restait de la ville naguère peuplée de 90 000 habitants, les forces armées angolaises convergent simultanément sur plusieurs axes vers le siège de l'ancien royaume ovimbundu, l'ethnie prédominante au sein du mouvement rebelle. Selon une source indépendante, l'armée gouvernementale serait «aux abords de la ville» mais ne l'aurait pas encore investie.
Embargo total. Déjà en mars, l'armée était arrivée à une douzaine de kilomètres de Bailundo, avant d'en être repoussée. Elle avait également attaqué Andulo, qui abrite le quartier général de l'Unita, une centaine de kilomètres plus loin. Disposant d'un aéroport, Andulo sert de base logistique à la guérilla de l'Unita, frappée d'un embargo total par les Nations unies.
L'état-major politico-militaire du mouvement rebelle mais aussi son appareil administratif, en charge des «zones libérées», y sont installés. Régulièrement pris pour cible par l'aviation gouvernementale, qui y a largué des bombes au phosphore et à fragmentation, Andulo et Bailundo se sont dotés de nombreux bunke