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Libération

Kosovo: les tueurs de la rue barbare arrêtés. La longue traque des gendarmes français à Mitrovica.

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publié le 28 septembre 1999 à 0h54

Mitrovica envoyé spécial

Emu aux larmes, un gendarme peine pour ne pas mêler ses pleurs à ceux des familles effondrées. La vérité, pour attendue qu'elle fût, reste difficile à dire tant elle est pénible à entendre. Mais les investigateurs ont cette fois la certitude que les corps retrouvés dans le charnier de Vidomiric, sur les collines qui bordent Mitrovica, sont bien ceux des 26 disparus de la rue Popovic. Et le juge réunissait leurs proches, hier, pour présenter les conclusions d'une enquête menée depuis trois mois dans la plus grande discrétion, au cours de laquelle la maréchaussée française a arrêté quatre paramilitaires serbes, inculpés de crime de guerre. Une affaire désormais du ressort du Tribunal pénal international, qui a dépêché sur place, la semaine dernière, une équipe de médecins légistes chargée de l'identification formelle des victimes.

Paramilitaires. Entourée de ses cinq enfants, Nailja Sejdiu puise dans ce qui lui reste de force. Au mur, glissée dans le cadre d'un miroir, la photo d'Ismet, leur père, son mari barbu, souriant, un ballon de foot sous le bras. «Les policiers ont frappé à la porte le 14 avril, peu après midi, se souvient-elle. Un voisin serbe les accompagnaient. Dans la rue, des paramilitaires, masqués, séparaient les hommes des femmes, des vieillards et des enfants. Ismet, son frère et un neveu ont été emmenés à l'écart.» Dans une petite impasse, une trentaine d'Albanais sont regroupés, allongés face contre terre, sous forte escorte. Besnik a