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L'ONU hérite d'un Timor ravagé. L'armée indonésienne présente malgré le transfert du pouvoir.

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publié le 28 septembre 1999 à 0h54

Hier à Dili, au quartier général de l'armée indonésienne, dans une

atmosphère aussi solennelle que glaciale, le général indonésien Kiki Syahnakri, commandant de la loi martiale, a transféré son pouvoir au général australien Peter Cosgrove, commandant de la Force internationale pour le Timor oriental (Interfet). C'est le transfert formel de la responsabilité de la sécurité, sur un territoire mis à feu et à sang par les milices indonésiennes depuis le référendum du 30 août, aux quelque 4 000 soldats des troupes étrangères. Celles-ci seront cantonnées sur l'île jusqu'à ce que les députés indonésiens annulent par un vote l'acte d'intégration du Timor oriental à l'Indonésie en vigueur depuis 1976, année du retrait de la colonie portugaise. Ce transfert, effectif, n'en est pas moins ambigu. Certains secteurs tels que l'aéroport, les communications et les centrales électriques demeurent sous contrôle des forces indonésiennes. Et, surtout, celles-ci maintiennent sur place un contingent de 1 500 soldats de troupes d'élite: plus qu'il n'en faut pour continuer à protéger des milices qui sèment la terreur dans la capitale et dans les campagnes. La cérémonie protocolaire aussitôt terminée, le commandement de l'Interfert a lancé sa première opération terrestre en convoi de blindés pour gagner Liquisa (à 35 kilomètres de Dili) et constater un spectacle que les récents raids aériens laissaient envisager.

Quelques semaines de tueries, de règlements de comptes et de pillages auraient vidé ce p