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Libération

God save the Commission européenne. Des Britanniques obtiennent des postes clés, la langue anglaise prévaut.

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publié le 29 septembre 1999 à 0h55

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

La Grande-Bretagne sera au coeur de l'Europe, avait promis Tony Blair lors de son accession au pouvoir, en 1997. Deux ans plus tard, le Premier ministre britannique a au moins réussi à installer solidement ses troupes au coeur de la Commission européenne, qui prend des allures d'annexe du Foreign Office. L'anglophilie galopante du président italien de l'exécutif bruxellois, Romano Prodi, et l'incapacité manoeuvrière des autres capitales l'ont considérablement aidé dans cette véritable entreprise de noyautage. Et cette tendance à l'anglicisation n'en est qu'à ses débuts: la réforme de la Commission, institution calquée sur le modèle français, a été confiée à un Britannique, l'ancien leader travailliste Neil Kinnock, qui non seulement ne parle pas un mot de la langue de Molière mais n'a pas jugé bon de prendre un Français dans son équipe.

La liste des cabinets des vingt commissaires, rendue publique hier, est révélatrice. Elle montre que les Britanniques ­ qui n'ont pourtant que deux commissaires comme les quatre autres grands, l'Allemagne, l'Espagne, la France et l'Italie ­ ont réussi à s'emparer de trois postes de chef de cabinet (équivalent des directeurs de cabinet français) et de cinq postes d'adjoint. Soit huit postes de direction au total. Un record. Les Français, eux, n'ont qu'un fauteuil de «chef cab» (celui de Christine Roger, chez Michel Barnier, le commissaire français chargé des Aides régionales) et deux d'adjoint (chez les co