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Libération

Un narcodéputé arrêté au Brésil. Pascoal oeuvrait dans un cartel de la cocaïne avec un escadron de la mort.

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publié le 29 septembre 1999 à 0h55

Rio, de notre correspondant.

«Nous avons trouvé de nombreuses preuves de l'existence d'un cartel 100% brésilien bâti sur le même modèle que les cartels colombiens», affirme le procureur Luiz Francisco Fernandes de Souza. C'est la première fois qu'une telle organisation est dévoilée au Brésil, considéré jusque-là comme un simple pays de transit de la drogue et de petits dealers locaux. Cette mafia sévit depuis une dizaine d'années dans l'Etat d'Acre, aux confins du Pérou et de la Bolivie. Elle dominerait un marché d'environ 70 tonnes de cocaïne pure par an, circulant sur les quelque 700 pistes d'atterrissage clandestines de la région.

Le personnage clé de cette organisation est le député fédéral Hildebrando Pascoal. Jeudi dernier, la Chambre a décidé sa destitution par 394 votes contre 40. Quelques heures plus tard, Hildebrando Pascoal était appréhendé. Dans la foulée, vingt-cinq arrestations ont eu lieu dans l'Etat d'Acre. Selon de nombreux témoignages, Pascoal y faisait régner la terreur. Ainsi, en 1996, il a vengé l'assassinat de son frère Itamar en s'en prenant à un certain «Baiano», qu'il accusait d'avoir participé au crime. Un témoin raconte: «Baiano était couché sur le dos, ligoté, quand ils lui ont coupé les bras et les jambes à la tronçonneuse. Hildebrando assistait à tout froidement, comme si c'était un animal qu'on abattait. Baiano était toujours vivant, même après avoir été scié. Il demandait à mourir. Alors Hildebrando a pris son pistolet à sa ceinture et a tiré