La Mauritanie sauve la face, la France s'ôte une épine du pied, et
le capitaine Ely Ould Dah va pouvoir retourner à l'école d'application d'infanterie de Montpellier. Sans toutefois reprendre le stage, selon le ministère français de la Défense. La chambre d'accusation de la cour d'appel de Montpellier a en effet décidé hier de mettre en liberté sous contrôle judiciaire l'officier mauritanien, mis en examen pour «crimes de torture» et écroué en France depuis le 2 juillet, sur plainte de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'homme (FIDH) et de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen (LDH).
Certes, la lutte contre l'impunité a, formellement, marqué un point puisque le capitaine Ould Dah n'est pas complètement libre de ses mouvements, et que le juge d'instruction est prêt à se rendre en Mauritanie pour poursuivre l'enquête. Mais, sur le fond, et au vu de la gravité des actes qui sont reprochés à Ould Dah, la décision de la cour d'appel est un recul. Le 22 juillet, en effet, la même juridiction s'était opposée à une première demande de mise en liberté, considérant que relâcher le capitaine présenterait «un trouble à l'ordre public national et international à caractère raciste».
S'appuyant sur les témoignages accablants de deux de ses victimes, des officiers négro-mauritaniens qui, comme plusieurs milliers d'autres (lire ci-contre), avaient été torturés par les troupes du président Ould Sid Ahmed Taya, la cour avait reconnu la compéten