A deux cols de montagne de Makhatchkala la scintillante, posée sur le bord de la mer Caspienne, après quelques lacets à pic sur des montagnes pelées, se trouvent les deux villages de Karamakhi et Tchabanmakhi. Il y a près de deux ans, les «wahhabites» locaux (islamistes radicaux) les avaient proclamés «territoire islamique», fief de la charia. Ils ont été repris par l'armée russe à la mi-septembre, après des jours de pilonnage.
Pour parvenir à ce qui fut le territoire de cette éphémère mini-république islamique, il faut d'abord passer par Bouïnaksk, la ville où a eu lieu, le 4 septembre, le deuxième de la série des sanglants attentats attribués par Moscou aux «terroristes caucasiens» qui a fait 64 morts. En plein centre, le bâtiment plastiqué est toujours debout, défiant toutes les lois de la gravité. Aux alentours, des immeubles à moitié soufflés par l'explosion dans lesquels plus personne ne veut habiter. «Les Russes vont partir d'ici, c'est sûr», explique Enver, 22 ans, qui traîne encore dans les décombres, histoire de chasser son ennui. Mais, pour le moment, les Russes sont encore là. A la sortie de la ville, comme à son entrée, toute voiture est contrôlée et les identités des passagers vérifiées par des soldats russes (les fédéraux), l'air narquois et la Kalachnikov en bandoulière, ou par des Omon, troupes spéciales du ministère de l'Intérieur.
Carcasses d'animaux. En pleine campagne, à quelque vingt kilomètres de là, ce sont encore les Russes que l'on re