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Libération

SPECIAL CHINE. Tchétchénie: la Russie hausse le ton.

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Moscou affirme que ses troupes sont déjà entrées dans la République.
publié le 1er octobre 1999 à 0h59

Alors que l'aviation russe poursuivait ses bombardements, Moscou et Grozny se sont livrés, hier, à une escalade verbale. Le ministre tchétchène de la Défense a menacé de «lancer des opérations militaires sur le territoire russe» en cas d'intervention terrestre. Simultanément, le Premier ministre, Vladimir Poutine, a affirmé que les militaires étaient déjà entrés à plusieurs reprises en Tchétchénie, où ils «avaient libéré des hauteurs», et qu'ils «entendaient choisir leurs positions comme ils le voulaient». «Il n'y a pas de frontière avec la Tchétchénie [que Moscou considère toujours comme partie de la Russie], a martelé le Premier ministre; les forces armées n'ont donc pas besoin d'autorisation du Conseil de la fédération [Sénat] pour y entrer», un aval nécessaire pour déclarer la guerre. Depuis plusieurs jours, la presse russe publie des plans d'intervention, qui serait, selon elle, imminente. Quelque 20 000 à 30 000 soldats sont massés autour de la Tchétchénie. Devant le risque d'une offensive terrestre, le président tchétchène, le modéré Aslan Maskhadov, s'est rapproché du chef de guerre Chamil Bassaïev, son ennemi juré, qu'il a chargé de défendre l'est de la Tchétchénie en cas d'attaque au sol. «Les Russes devront ressentir eux aussi ce que signifient l'horreur de la guerre et la perte de proches», a annoncé son ministre de la Défense, menaçant Moscou de représailles. Selon Grozny, les bombardements d'hier ont fait une vingtaine de morts. Le flot des réfugiés s'est pours