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Libération

l'accident nippon du à un bricolage. Le gouvernement va revoir la sûreté nucléaire.

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publié le 2 octobre 1999 à 0h59

Tokyo, de notre correspondante.

Calfeutrées chez elles, 300 000 personnes ont vécu vingt heures d'angoisse, après l'accident survenu jeudi matin dans l'usine de fabrication de combustibles nucléaires de Tokai-mura. Dès que le gouvernement a levé l'alerte, des milliers d'habitants se sont rués dans les centres de secours pour subir des examens de radioactivité. Ceux-ci n'ont révélé apparemment aucun cas de contamination. Les magasins ont aussi été pris d'assaut par des habitants assoiffés qui n'avaient pas de réserve d'eau potable chez eux au moment de l'alerte.

Valves endommagées. Des équipes de spécialistes en tenue de protection ont travaillé toute la nuit pour stopper la réaction nucléaire incontrôlée. Ils n'y sont parvenus que vers 6 heures vendredi matin, soit une vingtaine d'heures après l'accident. Ils ont dû vider le système de refroidissement de la cuve contenant le mélange radioactif, car la présence de l'eau favorisait la réaction de fission. Ils n'y sont parvenus qu'en brisant un tuyau car les valves de sécurité avaient été endommagées.

Seau en étain. L'accident aurait été provoqué par une incroyable succession d'erreurs humaines. Loin de rassurer, le détail des faits fourni hier vendredi par les dirigeants de JCO, la société propriétaire de l'usine, une filiale du groupe Sumitomo Metal Mining, fait froid dans le dos. L'usine transforme de l'hexafluorure d'uranium en sel d'uranium qui est ensuite utilisé pour fabriquer du combustible. Ce processus est en principe ré