Pour la première fois depuis la fin de la guerre russo-tchétchène (1994-1996), plusieurs milliers de soldats russes ont pénétré vendredi en Tchétchénie. Avec l'annonce par le Premier ministre Vladimir Poutine qu'il ne reconnaissait plus la légitimité du président tchétchène Aslan Maskhadov, Moscou semblait s'acheminer vers un conflit d'envergure. L'intrusion des forces russes, appuyées par des centaines de blindés, a débuté dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon un responsable local tchétchène, près de 10 000 militaires avaient pris position dans l'après-midi dans deux districts du nord de la Tchétchénie, et ce jusqu'à 20 kilomètres à l'intérieur du territoire. Ils se seraient aussi emparés, sans combattre, de cinq villages désertés par leurs habitants qui ont fui vers Grozny.
Interrogé, le ministère de la Défense a refusé de commenter l'information. Mais des officiers russes, stationnés non loin de la zone d'incursion, ont bien confirmé. «Nous allons prendre le contrôle total de ces deux districts Naourskaïa et Chelkovskaïa dans les jours qui viennent et sans nous précipiter», ont-ils expliqué au correspondant de l'AFP. Jusqu'ici, les forces fédérales utilisaient essentiellement l'aviation, bombardant la Tchétchénie d'abord sporadiquement, puis massivement depuis le 23 septembre. L'entrée de troupes marque un tournant dans l'opération de Moscou et confirme les rumeurs d'intervention terrestre publiées dans la presse. Selon l'un de ces plans, l'armée russe envisage une «