L'accident nucléaire de Tokai-mura, qui a irradié au moins une
quarantaine de personnes, est le plus significatif depuis celui de Tchernobyl (en Ukraine, en 1986), a déclaré hier à Vienne le porte-parole de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Dans le même temps à Paris, l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) estimait qu'en France comme au Japon, le risque de «criticité»(1) se pose à tous les stades de fabrication du combustible nucléaire. Coïncidence, l'IPSN a organisé la semaine dernière à Versailles un colloque international sur les accidents de «criticité». Toute la journée d'hier les ingénieurs de l'IPSN, qui collaborent avec leurs homologues japonais à de nombreux programmes de recherche ont activé leurs contacts pour comprendre ce qui s'est passé à Tokai-mura. Jean-Pierre Goumondy, spécialiste du traitement des combustibles, évoque en outre la situation des installations françaises.
Les dirigeants de l'usine de la JCO (Japan nuclear fuel conversion company) invoquent une «erreur humaine» comme origine de l'accident?
L'explication du lampiste qui a fait une bêtise me semble insuffisante. «L'erreur humaine» est une notion à manier avec prudence. Il est prématuré de tout mettre sur le dos des opérateurs. Dans le domaine nucléaire, de nombreux facteurs peuvent conduire à ce type d'erreur: l'organisation du travail, le recours à un personnel non compétent ou mal formé, des indications défaillantes. A Tokai-mura, le procédé d'enrichissement de