Moscou, de notre correspondant.
Poursuivant leur avancée en territoire tchétchène, les troupes russes seraient à une vingtaine de kilomètres au nord de Grozny. Là, dans le district de Chelkovskaïa, à Tchervlionnaïa, un village bordant la rivière Terek, les combats sont très violents, a déclaré hier à l'AFP, Taous Bagouraïev, chef de l'administration de la région voisine de Naourskaïa. Le «cordon sanitaire», que le pouvoir russe dit vouloir mettre en place, va-t-il jusqu'au Terek, qui traverse la Tchétchénie d'est en ouest? Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a démenti cette avancée, expliquant que «les forces fédérales sont à une certaine distance du fleuve Terek». Une explication volontairement vague: Poutine est le premier à respecter la consigne d'information contrôlée et minimale, désormais imposée à l'armée russe. Ce qui souligne d'autant l'aveu du général Guennadi Trochev (à la tête des forces russes au Daguestan), reconnaissant officiellement la mort de deux soldats russes dans les combats en Tchétchénie. Les Tchétchènes parlent d'une centaine. Des chiffres invérifiables.
116 000 Tchétchènes se sont réfugiés en Ingouchie, affirme le président ingouche, Rousian Aouchev. Le ministère russe des Situations d'urgence arrive au chiffre de 87 048, précision surréaliste quand on sait que chaque jour de nouveaux réfugiés franchissent la frontière. Se faisant le porte-parole d'un président bien peu présent, Poutine a déclaré que Boris Eltsine était «préoccupé par le dér