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Libération

Oskar Lafontaine règle ses comptes. Son livre égratigne le gouvernement Schröder.

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publié le 5 octobre 1999 à 1h03

Berlin, de notre correspondante.

Bienvenue dans le panier de crabes social-démocrate. Entre camarades, on se doutait déjà que les relations n'étaient pas toujours aussi chaleureuses qu'elles devraient. Le livre d'Oskar Lafontaine, Le coeur bat à gauche, publié par extraits depuis ce dimanche dans la presse allemande, révèle qu'elles tiennent souvent plus du combat de coqs que de la grande politique. Même noirci par le fiel personnel d'Oskar Lafontaine, parti le 11 mars dernier en claquant la porte de ses fonctions de ministre des Finances et de président du SPD, le récit donne un nouvel aperçu des débuts du gouvernement Schröder.

A peine l'élection gagnée, le 27 septembre 1998, commence une furieuse querelle pour les postes. Oskar Lafontaine raconte avoir été «surpris» par Gerhard Schröder, lui annonçant qu'il comptait placer l'un de ses proches, Bodo Hombach, au poste crucial de chef de la chancellerie. Un vrai choc pour Lafontaine, qui n'a jamais caché son mépris pour la rhétorique néolibérale de Hombach: «un marchand», «superficiel», persifle-t-il dans son livre. L'essentiel du travail de «sa troupe», à la chancellerie, «consistait en indiscrétions et désinformations, suivant l'exemple anglo-saxon des Spindoctors», accuse Lafontaine.

Les larmes. «L'éclat décisif» porte ensuite sur le choix du président du groupe social-démocrate au Bundestag, poursuit l'ancien président du SPD. Après avoir indiqué à Rudolf Charping, candidat à ce poste, qu'il le jugeait «inapproprié», Lafo