Londres, de notre correspondant.
Les wagons ne sont plus qu'un amas de ferraille calcinée. Une fumée grise flotte sur les restes des deux trains qui se sont percutés, hier matin, en plein centre de Londres à exactement 8 h 11. Quatre wagons sont couchés au bord des rails, déchiquetés sous l'impact. Des rues entières du quartier de Ladbroke Grove, traversé par les voies ferrées, sont transformées en un gigantesque centre de secours. Dans le parking d'un supermarché, une morgue improvisée, couverte d'une bâche bleue, abrite les corps retrouvés dans les décombres. A la fin de la journée, après avoir passé des heures à désincarcérer les passagers, la police comptait 26 morts et plus de 140 blessés, dont une trentaine très grièvement. Deux, dont un homme brûlé à 70%, sont dans un état critique et le bilan est déjà le plus élevé depuis l'accident de Clapham Junction qui avait fait 35 morts en 1988. Les circonstances du crash ne sont pas encore connues. Mais, il apparaît que pour une raison encore à élucider, un train express en provenance de l'ouest du pays a heurté de plein fouet un convoi desservant la banlieue londonienne depuis la gare de Paddington. Sous l'impact, le train de banlieue, plus léger, a été soulevé avant de retomber sur les voitures de l'express. Une nouvelle fois, un accident majeur frappe ainsi les chemins de fer britanniques, mettant en cause la privatisation du réseau il y a trois ans et l'éclatement de l'entreprise publique British Railways en une trentain