Genève, de notre correspondant.
Corruption, pots-de-vin, blanchiment d'argent" A travers les enquêtes en cours au Tessin, à Lausanne et à Genève, le destin politique de la Russie se joue en partie en Suisse. Au centre de la tempête, le clan Eltsine. Lors d'une perquisition le 22 janvier à Lugano dans les locaux de la Mabetex, une société de construction dirigée par Beghjet Pacolli, un entrepreneur d'origine kosovare dont la modeste société a décroché de fabuleux contrats pour la rénovation de bâtiments officiels du Kremlin et dans l'ex-URSS, les policiers suisses ont trouvé trois cartes de crédit au nom du président russe et de ses deux filles. Pacolli est soupçonné de corruption de fonctionnaires russes, mais il nie avec énergie. L'un des personnages centraux de cette saga est Pavel Borodine (lire page suivante). Il est l'intendant du Kremlin, en charge de la «direction des affaires du Président». Sous le coup d'une procédure à Genève pour blanchiment d'argent et d'une enquête pour corruption en Russie, il se défend en criant au complot politique.
Deux autres affaires politiquement explosives ont trouvé des prolongements en Suisse. L'oligarque Boris Berezowski est soupçonné par la justice russe de fraude et de blanchiment d'argent par le biais notamment de sociétés financières (Andava Sa et Forus Service Sa) basées à Lausanne. Enfin, des comptes ont été bloqués à Genève, liés aux détournements d'argent du FMI, découverts à la Bank of New York.
La semaine dernière, Vincent Pei