Bruxelles, envoyés spéciaux.
Javier Solana a fait place nette: son bureau a été déblayé des dossiers qui l'encombraient il y a peu, les souvenirs personnels ont été emballés. C'est aujourd'hui, en effet, que le secrétaire général de l'Otan fait ses adieux au personnel de l'Alliance atlantique et aux ambassadeurs accrédités avant l'installation, la semaine prochaine, de son successeur, le Britannique (Ecossais) George Robertson.
Javier Solana ne quitte pas pour autant Bruxelles puisque le 18 de ce mois il deviendra, pour cinq ans, le premier «Monsieur Pesc» de l'histoire de l'Union européenne. Chargé dorénavant d'impulser une politique étrangère et de sécurité commune (Pesc), il emménagera dans les locaux du Conseil des ministres de l'Union en compagnie de son adjoint français, l'ancien ambassadeur auprès de l'UE, Pierre de Boissieu et d'une vingtaine de collaborateurs issus du corps diplomatique des Quinze.
Toujours affable, Javier Solana est aussi prudent. Il évite donc de définir trop précisément ses nouvelles fonctions. Et on peut le comprendre puisqu'il va se retrouver au centre du triangle formé par la Commission, la présidence de l'Union (exercée tous les six mois par un Etat membre) et par le Conseil des ministres des Affaires étrangères. «Je ne participe pas à un concours de beauté, je n'ai pas d'orgueil mal placé et je suis prêt à coopérer avec tout le monde, avance-t-il très diplomatiquement, mais je serai d'abord du côté du Conseil qui élabore la politique extérieur