Menu
Libération

Les Timorais pansent leurs plaies. L'aide humanitaire atteint enfin les réfugiés des montagnes.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 octobre 1999 à 1h05

Liquica, envoyée spéciale.

La route qui mène à Liquica est prise entre les montagnes et l'océan. Elle traverse des forêts de palmiers et des tourbillons de poussière, et laisse, sur son passage, des maisons incendiées et d'autres étrangement intactes. La route de Liquica est celle qui conduit à la frontière, territoire qui appartiendrait encore aux milices et que traverse ce convoi des Nations unies, le premier à prendre la direction de l'ouest. Les Gurkhas de l'armée britannique lui font escorte. Ces troupes d'élite sont désormais, au Timor oriental, les gardiens de l'aide humanitaire qui n'est pas encore autorisée à se déplacer sans protection militaire. Une consigne qui fait grimacer la plupart des organisations non gouvernementales, comme celle de Médecins du monde, qui craignent de découvrir, trop tard, des victimes qu'elles auraient pu sauver. Mais, pour l'instant, les populations semblent avoir survécu au pire.

«Des clous». Liquica, comme bien d'autres villes du Timor, porte la marque de trois siècles de présence portugaise. De grandes maisons blanches, des madones et des angelots de pierre qui s'accrochent aux églises. Faute de prêtre et de fidèles, elles sont aujourd'hui toutes fermées, mais elles ont été épargnées par la fureur des milices et de l'armée indonésienne. Il en est ainsi à travers tout le pays. Rares sont les églises qui ont été détruites alors que les symboles de richesse ou de développement ­ marchés municipaux, banques, réseaux de télécommunications