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Libération

Essais nucléaires: les Etats-Unis se défilent. Campagne électorale oblige, le Traité global d'interdiction ne sera pas ratifié.

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publié le 9 octobre 1999 à 1h06

Washington, de notre correspondant.

Les Etats-Unis ne ratifieront pas le traité global d'interdiction des essais nucléaires (Comprehensive Test Ban Treaty, ou CTBT), que Bill Clinton avait pourtant été le premier à signer, à New York le 24 septembre 1996. Du moins probablement pas avant l'élection d'un nouveau Président, en novembre 2000. C'était, vendredi, la seule certitude au terme de la première journée du débat historique qui s'est engagé au Sénat, Bill Clinton ayant annoncé à partir du Canada, où il se trouve en visite, qu'il demandait aux sénateurs de retarder leur vote, car, a-t-il admis, «nous n'avons pas les voix» nécessaires pour son adoption. Il n'est toutefois pas exclu que les sénateurs américains rejettent quand même, mardi ou mercredi, ce traité qui «met en jeu l'avenir de nos enfants et celui du monde entier», comme l'a rappelé mardi le président américain.

Pour qu'un traité soit ratifié, il doit être approuvé par 67 des 100 sénateurs. Or, si les 45 démocrates approuvent le CTBT, il ne s'est trouvé qu'une poignée de républicains pour le faire. Comme c'est souvent le cas, les manoeuvres de politique intérieure l'ont emporté sur la lutte contre la prolifération des armes nucléaires, en l'occurrence. Et ce en dépit d'une lettre ouverte sans précédent, signée par Jacques Chirac, Tony Blair et Gerhard Schröder, et publiée vendredi dans le New York Times, soulignant que «l'échec de ce traité serait l'échec de la lutte contre la prolifération nucléaire», alors que ce