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Libération

L'apartheid fou en procès. Le Dr Basson comparaît devant la Haute Cour de Pretoria.

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publié le 9 octobre 1999 à 1h06

Le Cap, de notre correspondante.

On l'a surnommé le «docteur Mengele sud-africain»: depuis lundi, Wouter Basson comparait pour la première fois devant la Haute Cour de Pretoria pour un procès qui s'annonce explosif. Accusé de meurtre, trafic de drogue et détournement de fonds, le Docteur Basson est le protagoniste d'une des pages les plus obscures de l'histoire sud-africaine: au cours des années 80, il devient le chef d'orchestre d'une guerre secrète menée par le régime de l'apartheid contre ses ennemis. Les militaires sud-africains, qui combattent alors les troupes cubaines en Angola, se laissent persuader de l'imminence d'une guerre chimique. Afin d'y faire face, un brillant cardiologue, le Dr Basson, est placé à la tête de «Project Coast», un programme de recherches secret censé offrir à l'Afrique du Sud les moyens de répondre à cette supposée menace chimique.

Stérilisations. La suite de l'histoire ressemble à un mauvais James Bond: dans les laboratoires secrets de l'armée sud-africaine, le docteur Basson constituera en effet un arsenal mortel: parapluies ou cannes distillant discrètement des substances mortelles, bagues contenant du poison, ou encore vêtements imprégnés de matières suffocantes" Mais selon certains de ses anciens collègues, la véritable obsession du docteur Basson aurait été la mise au point d'un vaccin permettant de stériliser les femmes noires. Les expériences les plus farfelues auraient été menées par les apprentis sorciers de l'apartheid, telles que des