Rabat, envoyé spécial.
Dans son premier discours-programme de la rentrée parlementaire, moins de trois mois après la mort de son père Hassan II, le nouveau roi du Maroc, Mohammed VI, a fustigé «l'immobilisme» de l'administration, véritable entrave au développement et donc à la création d'emplois. Devant les deux chambres du parlement, le jeune roi, accompagné de son frère cadet, a annoncé que tout dépôt des statuts pour la création d'une entreprise, à défaut d'une réponse administrative dans les deux mois, était automatiquement accepté. Il a rappelé qu'une injonction en ce sens, faite par son père il y a déjà dix ans, était restée sans effet. Applaudi par les parlementaires, Mohammed VI a annoncé la création d'un «fonds Hassan II pour le développement et l'équipement», alimenté par les 700 millions de dollars récemment obtenus en échange de la seconde licence de téléphone mobile.
En évitant les grands sujets sur lesquels il était attendu, à savoir la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales, le dossier du Sahara occidental et les relations en dents de scie avec l'Algérie voisine, le nouveau monarque, âgé de 36 ans, a aussi demandé des efforts aux Marocains. Au moins, «les couches à revenu élevé» doivent se préparer à la fin de la gratuité de l'enseignement secondaire et supérieur, où «la crise perdure depuis longtemps». Qualifiant l'Education nationale de «priorité numéro un», le roi a toutefois promis l'octroi de bourses «aux démunis et aux plus brillants».
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