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Libération

Les Portugais n'ont pas le coeur à voter. La mort de la «diva du fado» et Timor ont occulté les élections législatives de dimanche.

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publié le 9 octobre 1999 à 1h06

Lisbonne, envoyé spécial.

Autour du cercueil d'Amália Rodrigues, recouvert du drapeau national vert et rouge, l'émotion est à fleur de peau. Dans la basilique d'Estela, à Lapa, un de ces quartiers de Lisbonne en surplomb du Tage, où l'on donne une dernière messe en l'honneur de la «diva du fado», décédée mercredi, les visages sont recueillis: ceux de la famille proche, ceux de tous les dignitaires du pays et ceux qui, par centaines, sont venus accompagner jusqu'au bout la plus grande artiste portugaise.

A la fin de la cérémonie retentit un enregistrement de Grito, un des plus beaux fados d'Amália. C'est le chant des pleurs. Certains crient de douleur, un garde républicain tombe en syncope devant le cercueil. Jorge Sampaio, le président de la République, traverse le choeur de la basilique et donne l'accolade à l'une des soeurs sanglotantes de la chanteuse défunte. Le cortège sort. Et, peu après, ils sont des milliers, venus de tout le pays, à suivre le convoi jusqu'au simeterio des Prazeres (cimetière des Plaisirs), agitant des mouchoirs blancs, des fleurs à la main, le silence rompu par des crépitements d'applaudissements.

Timor prioritaire. Vendredi matin, les obsèques d'Amália Rodriguez marquaient la clôture de la campagne électorale. Ce dimanche en effet, quelque 6,5 millions d'électeurs portugais sont appelés à renouveler leur Parlement national. Mais, jamais, depuis l'avènement de la démocratie en 1974, des élections législatives ne seront autant passées inaperçues. Il y a