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Libération

Maroc-Algérie: l'escalade de Bouteflika. Une incursion algérienne au Maroc aggrave la tension.

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publié le 11 octobre 1999 à 1h07

Attendue depuis cinq ans, la réouverture de la frontière

algéro-marocaine n'est pas pour demain. Une récente incursion algérienne en territoire marocain vient encore d'aggraver la tension entre les deux grands voisins du Maghreb. Deux Jeep avec à leur bord une dizaine de militaires algériens ont en effet pénétré, le 30 septembre, sur deux kilomètres et demi à l'intérieur du territoire marocain, à El Hadjra el-Kahla, au sud, tirant en l'air et endommageant un poste-frontière.

Distinguo. Ni les officiels ni les médias marocains n'en ont soufflé mot après que Rabat eut émis une protestation. Mais Abdelaziz Bouteflika, le chef de l'Etat algérien, a rendu public cet incident en faisant publier sa réponse au souverain marocain Mohammed VI. Sans surprise, il y dément formellement toute incursion ­ que confirment par ailleurs des sources diplomatiques ­ et remarque que le roi est «doté de suffisamment de prérogatives pour prendre les mesures adéquates pour défendre la souveraineté du Maroc». Cette réponse, qui laisse peu de place au dialogue, est moins surprenante que le subtil distinguo auquel se livre le président algérien. Epargnant le nouveau roi, il affirme ne pouvoir en dire autant de ceux qui gèrent les relations entre les deux pays: allusion au ministre de l'Intérieur Driss Basri. «Je suis indigné et déçu par certains comportements que Votre Majesté ne saurait accepter», écrit-il dans une lettre qui a déclenché de violentes critiques dans la presse et certains partis marocains