Washington, de notre correspondant.
Les Etats-Unis ont eu tort de déclarer la guerre au IIIe Reich. Ils auraient dû laisser Hitler et Staline s'étriper en vertu du principe que «l'Amérique a tout à gagner à rester neutre». Patrick Buchanan, candidat à la Maison Blanche, héraut d'un populisme ultraconservateur et isolationniste, a jeté un beau pavé dans la mare en publiant son manifeste de politique étrangère intitulé A Republic, Not an Empire. Ses thèses ont déclenché un feu nourri, de ses amis (et rivaux) républicains comme du camp démocrate.
Impératif humanitaire. Mais Buchanan a visé juste. La question de la place des Etats-Unis dans le monde fait l'objet d'un débat intense dans la présidentielle de l'an 2000. Cela tourne autour de la «doctrine Clinton», c'est-à-dire la multiplication des interventions de l'US Army à l'étranger de la guerre du Golfe au Kosovo, au nom de l'impératif d'ingérence humanitaire. «Nous empêcherons le génocide et la purification ethnique partout où nous le pourrons», a promis le Président. Son héritier désigné, le vice-président Al Gore, entend poursuivre la même politique d'inspiration «wilsonienne» (du nom du président qui engagea les Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale), qui pousse à fonder la politique étrangère du pays sur des principes moraux et idéologiques (l'extension de la démocratie et des libertés individuelles).
«Aventures étrangères». Cette «doctrine Clinton» se heurte cependant à ce que l'hebdomadaire Newsweek, constatant la