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Libération

L'Europe vexe l'opposition serbe. Les opposants à Milosevic refusent les exigences de l'UE sur un sommet commun.

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publié le 12 octobre 1999 à 1h09

L'idée des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne

était de donner une légitimité internationale à une opposition démocratique serbe toujours divisée, en invitant hier à Luxembourg une trentaine de ses représentants. Ce sommet sans précédent devait la crédibiliser comme alternative au régime de Slobodan Milosevic, considéré comme le principal obstacle à la reconstruction du pays et à la stabilité régionale. Les grands leaders de l'opposition, notamment l'écrivain Vuk Draskovic, leader du SPO (Mouvement du renouveau serbe), et Zoran Djindjic, du DS (Parti démocratique), ont décidé au dernier moment de décliner l'invitation. «D'après ce que j'ai compris, cette décision leur a été imposée par Milosevic, qui leur a dit qu'ils se rendraient coupables de haute trahison s'ils venaient», a affirmé Robin Cook, le ministre britannique des Affaires étrangères, minimisant la portée de cette absence.

Exigences. Les principaux partis de l'opposition serbe affirment que les Quinze ont exigé, avant la rencontre, la signature d'un texte comprenant un certain nombre d'engagements à respecter une fois qu'ils seraient au pouvoir, dont celui de livrer au Tribunal pénal international de La Haye Slobodan Milosevic et les dirigeants yougoslaves inculpés pour «crimes de guerre et crimes contre l'humanité». «Cette attitude est aussi mauvaise pour l'opposition serbe que l'ont été les bombardements de l'Otan», a déclaré Zoran Zivkovic, vice-président du DS et maire de Nis. Le SPO s'est in