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Libération

L'Italie livre les noms d'anciens relais du KGB. Politiques, journalistes, diplomates"" sont épinglés

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publié le 12 octobre 1999 à 1h09

Rome, de notre correspondant.

Après plusieurs jours de violentes polémiques et un lourd climat de suspicion, le gouvernement italien a finalement opté pour le grand déballage. A la différence de la plupart des pays occidentaux, qui ont préféré enterrer l'affaire, le président du Conseil, le démocrate de gauche (DS, ex-communiste) Massimo D'Alema, a en effet donné son feu vert pour la publication des noms des Italiens figurant sur les listes d'agents du KGB révélées par Vassili Mitrokhine, l'ex-agent soviétique: «En accord avec la Grande-Bretagne, la documentation a été déclassée de "top secret à "réservé», annonçaient hier matin les services du Premier ministre pour accompagner cette décision retentissante et jusqu'à présent unique.

Concrètement, le gouvernement a dans un premier temps confié les documents à la magistrature, qui a ensuite transmis le tout à la commission parlementaire sur les affaires de terrorisme, laquelle a finalement décidé de révéler les noms. Au total, 261 fiches ont été divulguées. «Certaines sont codées, d'autres indiquent en toutes lettres le nom des personnes», précise Carlo Leone, responsable des DS pour la justice. Dans cette masse de fiches, une centaine de noms n'ont pu encore être décodés par les services secrets italiens.

Parmi les personnes identifiées, on note pour l'essentiel des directeurs de journal, plusieurs grands plumes de la presse italienne, un physicien nucléaire, des diplomates, deux prêtres et quelques hommes politiques. A commence