L'humain no 6 000 000 000 est né peu après 0h00 ce mardi à Sarajevo
(lire aussi en page 6). Il a pour parrain Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, qui, hasard de calendrier, se trouvait dans la capitale bosniaque. Un choix évidemment arbitraire, car personne ne peut dire avec précision où et quand la population mondiale franchira le cap des six milliards. Les Nations unies avaient en effet décidé de célébrer symboliquement, le 12 octobre, et où que ce soit, le seuil de six milliards d'habitants. Le chiffre en lui-même n'a d'autre intérêt que de confirmer une évolution reconnue par les démographes depuis trois ou quatre ans: la population mondiale augmente moins vite que prévu, de 78 millions d'individus par an, contre environ 90 millions il y a une décennie. Ecarté le spectre de l'explosion démographique, les évolutions contrastées des différentes régions du monde fixent des défis qui, comme le rappelait le Fonds des Nations unis pour la population dans son dernier rapport, appellent des choix urgents. Le premier n'est pas nouveau. Les pays en développement, l'Afrique subsaharienne et certaines parties de l'Asie (l'Inde vient de franchir, après la Chine, le cap du milliard d'habitants), contribuent désormais pour 95% à la croissance démographique. Ce sont donc les Etats les moins préparés à accueillir un effectif croissant de jeunes qui auront à supporter les plus forts coûts de développement (éducation, construction, santé") Ce sont aussi ceux qui sont le plus touché