Menu
Libération

Kosovo: un fonctionnaire onusien assassiné à Pristina. Valentin Krumov a été tué pour avoir parlé en serbe.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 octobre 1999 à 1h26

Pristina, envoyée spéciale.

Un Bulgare de 38 ans, travaillant pour la mission des Nations unies au Kosovo, a été tué lundi soir dans la rue principale de Pristina pour avoir répondu en serbe à un groupe de jeunes gens qui lui avait demandé l'heure. Valentin Krumov était arrivé le même jour dans la capitale du Kosovo. Il était accompagné de deux employées féminines de l'ONU, elles-mêmes fraîchement débarquées. Battu à coups de pied et de poing par ce groupe de jeunes gens qui l'avait suivi dans la rue, il a été tué d'une balle dans la tête. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui doit arriver ce matin à Pristina, a condamné les violences au Kosovo: «Nous avons lancé des appels pour que les vengeances cessent», a-t-il dit à Sarajevo où il se trouvait hier.

Valentin Krumov ignorait certainement que, malgré les communiqués rassurants de la Kfor, la force de l'Otan au Kosovo, s'exprimer en langue serbe à Pristina signifiait s'exposer à des représailles" D'autres en ont fait l'expérience avant lui. Ils étaient serbes, tsiganes ou musulmans, tous serbophones. A Pristina, une ville de quelque 200 000 habitants, les Serbes ne sont plus aujourd'hui que 500 personnes, presque tous des vieux, contre 30 000 environ, avant guerre.

«Il y a quatre semaines, une dame de 74 ans a été battue dans la rue pour la simple raison qu'elle était serbe. Elle n'avait aucun bien convoité puisqu'elle habitait une baraque à la périphérie de la ville. Elle est venue se plaindre, l'arcade sourcilière d