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Libération

L'Afrique du Sud malade du viol. Avec plus d'un million de victimes par an, dont de nombreux enfants, le pays détient un triste record mondial. Et le pouvoir a décidé de réagir.

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publié le 13 octobre 1999 à 1h26

Le Cap, de notre correspondante.

Elle s'appelait Valencia et elle avait 14 ans. Un après-midi, trois hommes de son quartier l'ont entraînée dans une maison abandonnée. L'un après l'autre, ils l'ont violée. Comme elle résistait, ils l'ont battue puis poignardée quarante-deux fois. Ensuite ils l'ont laissée pour morte. Elle a eu la force d'appeler à l'aide, mais pas celle de survivre. Valencia est décédée à l'hôpital quelques jours après son agression.

Elle s'appelait Vuyiswa, elle avait 21 ans. Un samedi soir, un garçon de son entourage est venu la chercher pour faire un tour. Sa famille ne s'est pas inquiétée. Le lendemain on a retrouvé son corps à demi dévêtu dans une mare de sang. Vuyiswa a été violée. Ses agresseurs lui ont introduit une bouteille cassée dans le corps. Puis à l'aide d'une grosse pierre, ils lui ont brisé le crâne. Elle était tellement défigurée qu'aucun membre de sa famille n'a pu la reconnaître immédiatement. Deux histoires parmi tant d'autres qui reflètent une effrayante réalité en Afrique du Sud. Dans la patrie de Nelson Mandela, une femme sur trois est désormais victime de viol. Un record mondial. Débarrassée du fléau de l'apartheid, l'Afrique du Sud se découvre ainsi d'autres démons. Avec plus d'un million de victimes par an, le viol semble bien être le nouveau mal sud-africain.

Viols d'enfants. Il suffit ainsi d'ouvrir n'importe quel journal de la presse locale à la rubrique des faits divers pour découvrir chaque jour une nouvelle victime de violence